Les animaux mal-aimés pour le Colibri
De tout temps, le loup a été l'ennemi de l'homme. Déjà, au Néolithique, les hommes et les loups s'affrontaient lors de la domestication des ongulés qui étaient des proies faciles pour le prédateur. Ensuite, avec la montée du Christiannisme, le loup est devenu l'objet d'une haine viscérale : il représente l'Ennemi opposé au Bon Pasteur et à ses Agneaux de Dieu. Dans le même temps, les croyances les plus folles se sont répandues dans les campagnes : histoires de loups-garous, de loups enragés, de bêtes sanguinaires....
Ainsi, tous les moyens étaient bons pour éradiquer le loup : chasses à courre, battues, pièges, empoisonnements, massacres de louveteaux à la tanière ...
Jusqu'au début du XIXème siècle, les armes à feu étaient peu performantes et à courte portée. Mais dès 1830, elles deviennent de plus en plus efficaces et accessibles. Les loups peuvent alors être tués à plus de 100 mètres de distance. De plus, le nombre de permis de chasse délivrés n'a fait que croître.
Dans le même temps, les poisons sont variés et terriblement efficaces : aconit tue-loup, éponges frites et bulbes de colchique, lichen de mélèze, ciguë aquatique, noix vomique, strychnine... Les campagnes d'empoisonnement étaient de plus en plus nombreuses du fait de la disponibilité de ces produits.
La lutte contre les loups débute dès 813 en France, avec la création de la Compagnie de la louveterie par Charlemagne. Supprimée à la Révolution, elle est rétablie par Napoléon en 1804. A cette époque, on offre des primes de destruction allant de 12 francs pour un mâle à 18 francs pour une femelle pleine.
En 1882, les primes allouées sont fortement réhaussées : elles passent de 12 à 100 francs pour un loup mâle adulte et de 18 à 150 francs pour une louve pleine. Elles sonnent definitivement le glas pour le loup en France.
Par ailleurs - outre le poison, le fusil et les primes - la déforestation est une cause importante de l'éradication du loup en France, à l'origine notamment de la disparition de ses proies potentielles (ongulés sauvages). A cette époque, les campagnes ne connaissaient pas encore l'exode rural. Les populations rurales augmentaient régulièrement et des défrichements étaient effectués, ce qui diminuaient les territoires des loups et de leurs proies, ainsi que les corridors entre les différentes sous-populations de loups et de leurs proies.
Les battues, de plus en plus nombreuses, eurent raison des derniers loups sauvages de notre pays.
Crédit : http://www.carnivores-rapaces.org/Loup/causesdispa.
En 1920, environ 200 ours étaient encore recensés dans les montagnes pyrénéennes. Après la mort de la dernière ourse de souche pyrénéenne, Cannelle, abattue par un chasseur en novembre 2004, il y a une réelle mobilisation pour réintroduire des ours dans nos montagnes.
Crédit : http://www.dinosoria.com/ours_pyrenees.htm
En France, au 18e siècle, des centaines d’ours vivaient dans les Alpes, les Vosges, le Jura et les Pyrénées. Traqués par les chasseurs et les éleveurs, on ne comptait déjà plus aucun ours, en dehors des Pyrénées, dès le début du 20e siècle.